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Les pensions de réversion sont destinées à garantir le niveau de vive des survivants et survivantes après le décès de leur conjoint·e. Dans ce contexte, il est impératif d'examiner la nécessité d'adapter les règles régissant les pensions de réversion à une société dans laquelle les femmes ont des droits propres ; assurer l'égalité devant le veuvage ou bien garantir le niveau de vie du/de la survivant·e quelles que soit les ressources.

Mais le gouvernement ne viserait-il pas plutôt une modification de ces droits afin de réduire les dépenses des régimes de pension ? Ainsi, les travaux du COR de février 2024 parlent d'écarter les mesures qui auraient  « des effets désincitatifs sur l’offre de travail (interruptions ou réductions d’activité trop longues, départs plus précoces à la retraite) ».

Différents scénarios sont envisageables : l'alignement par le bas de l'ensemble des régimes, la restriction des droits aux périodes de vie commune, ou encore la suppression de la réversion au profit d'une assurance veuvage à des âges plus avancés.

Il est essentiel de rester vigilant face aux évolutions potentielles des pensions de réversion. Alors que le débat sur l'adaptation du système à une société en mutation et sur l'équité devant le veuvage est en cours, il est impératif de s'assurer que toute réforme préserve le niveau de vie des survivants et survivantes, sans compromettre leur sécurité financière.
Dans les mois à venir, le syndicat continuera à suivre de près ce dossier, afin de défendre les intérêts des travailleurs et travailleuses face à toute tentative de remise en cause de leurs droits sociaux.

Cartes scolaires : une colère sur tout le territoire

L’annonce du budget 2024 a provoqué une colère profonde dans les écoles. Alors que 102 alertes sociales dénonçant la dégradation continue des conditions de travail venaient d’être déposées, plus de 1 700 postes disparaissaient dans le 1er degré. Si depuis ce chiffre a été ramené à 650, ce budget se traduit par des cartes scolaires sanglantes dans les départements. Au total, ce sont plus de cinq mille deux cents classes qui ferment pour deux mille neuf cents qui ouvrent. Rien n’est fait pour le remplacement, les Rased ou les moyens pour l’inclusion Dans de très nombreux départements, les mobilisations se sont traduites par des boycotts, des votes unanimes en contre et des rassemblements massifs lors des instances départementales.

Contre le « choc des savoirs », pour l’abandon des évaluations nationales

Lors de leur mise en place pour les classes de CP en 2018, la FSU-SNUipp dénonçait déjà les évaluations nationales à cause de la volonté de « faire entrer de force le système éducatif et ses personnels dans la culture de l'évaluation et le pilotage par les résultats ». Une orientation qui remettait déjà en cause les finalités de l’école et la professionnalité des PE.

Avec le choc des savoirs, un cap est franchi. Non seulement elles sont étendues à toutes les classes de l’élémentaire mais devraient devenir les nouveaux attendus des programmes et servir à créer au collège les groupes de niveaux défendus par le premier ministre. Des groupes de niveaux qui loin de remédier aux difficultés scolaires organisent de fait un véritable tri en fonction de l’origine sociale qui reste encore largement déterminante dans le parcours scolaire.

La FSU-SNUipp lance, avec l’ensemble des syndicats du 1er degré, un appel à l’arrêt de ces évaluations. Elle invite les personnels à signer massivement cette pétition et envisagera les suites à lui donner si cette demande n’était pas entendue.

Pousser le gouvernement à répondre aux revendications

Force est de constater que nos ministres ont du mal à entendre. Après le passage aussi rapide que fracassant d’Amélie Oudéa-Castéra, Nicole Belloubet, nouvelle ministre, doit prendre la mesure du malaise dans les écoles.

Mais surtout, elle doit apporter des réponses aux revendications centrales partagées très largement dans les écoles :

  • L’annulation immédiate des suppressions de postes et un plan de recrutement à hauteur des besoins ;
  • Une augmentation immédiate de 300 euros net mensuels sans contrepartie pour toutes et tous ;
  • Le retrait du choc des savoirs.

La FSU-SNUipp a porté la voix du terrain jusqu’au Ministère. Elle lance aujourd’hui à l’exécutif un appel solennel à la raison : les revendications des personnels doivent être satisfaites.
C’est pourquoi le rapport de force doit s’amplifier le 19 mars et après. Face à un gouvernement qui agit contre les enseignant.es mais plus largement contre la communauté éducative, il est nécessaire de faire monter la pression en multipliant les actions dans l’unité la plus large. Cette montée en puissance doit permettre de lancer un dernier avertissement en poussant le gouvernement dans ses retranchements pour l’obliger à répondre.

Manifestation 19 mars 2024

Passez votre souris sur la région souhaitée pour plus d'informations.

Les Etats généraux de l’enseignement adapté, organisés par la FSU-SNuipp à Paris le jeudi 14 mars 2024, ont été le théâtre d’un dialogue crucial entre enseignantes et enseignants spécialisés et non spécialisés, PsyEN, AESH et autres acteurs de l’éducation. Ces rencontres ont permis de mettre en lumière les défis auxquels l’école est confrontée.

Dans un contexte où les conditions de travail se détériorent et où la souffrance des personnels enseignants, psychologues scolaires et accompagnant·es d’élèves en situation de handicap (AESH) est de plus en plus palpable, la FSU-SNUipp souligne l’urgence d’investir dans les dispositifs de prévention et d’adaptation pour répondre aux besoins de tous les élèves.

Les réformes telles que le "choc des savoirs" et “l’acte 2 de l’école inclusive" ne permettent pas de redresser ces difficultés, au contraire elles vont contribuer à aggraver les conditions de travail et d’apprentissage.

L’inclusion de qualité reste un idéal lointain alors que de nombreux élèves à besoins éducatifs particuliers voient leur scolarité compromise faute d’accès à des dispositifs ou structures adaptées. Ainsi, la FSU-SNUipp et les personnels insistent sur la nécessité d’un investissement massif dans la formation initiale et continue des enseignants en matière d’adaptation scolaire et de prévention, dans le but de promouvoir une école plus démocratique et inclusive.

Pour concrétiser ces aspirations, il est impératif de créer un nombre significatif de postes dans l'enseignement adapté (RASED, SEGPA, EREA) et d'augmenter les capacités d'accueil des établissements spécialisés et des dispositifs inclusifs existants. Cela permettrait de répondre efficacement aux besoins des élèves tels que définis par les notifications de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).

Engagée à faire avancer ces revendications, la FSU-SNUipp s’engage à les porter auprès du ministère tout en s’opposant aux mesures de l’acte 2 de l’école inclusive. Cette mobilisation se fait en partenariat avec les personnels enseignants, les familles et tous ceux qui partagent la vision d’une école où chacun a sa place, faisant ainsi de la diversité non pas un obstacle, mais une richesse à valoriser.

Les principes

Les INEAT/EXEAT reposent sur l'accord des deux directeurs et directrices académiques (EXEAT pour le département d’origine et INEAT pour le département demandé et) afin de rendre effective la mutation.

Cette phase est ouverte à l’ensemble des enseignants et enseignantes titulaires, qu’ils et elles aient participé ou non aux permutations informatisées. Seul·es les stagiaires et les enseignant·es ayant obtenu satisfaction lors de la première phase sont exclu·es de cette opération.

Un nouveau cadrage

L'ensemble du dossier, y compris la ou les demandes d’INEAT, doit être transmis à la DSDEN du département d’origine. Un formulaire unique commun est mis en place, permettant de faire 3 vœux maximum.

Dorénavant, un calendrier national s’impose à tous les départements :

  • du lundi 11 mars 2024 au vendredi 5 avril : transmission des dossiers par les enseignant·es
  • 28 juin 2024 : fin de l’instruction des demandes par l’administration
  • du 28 juin jusqu’au plus tard la première semaine de juillet : communication des résultats aux participant·es
Un accompagnement nécessaire

Conséquences de la loi de transformation de la Fonction publique, le travail de vérification globale de la régularité des opérations par les élu·es du personnel est rendu plus difficile. En tant que syndicat majoritaire dans le 1er degré et expert en questions administratives, la FSU-SNUipp peut vous accompagner dans toutes les étapes du processus, du dépôt d'un recours auprès de l'administration à la préparation de votre dossier d’INEAT/EXEAT.

Si ce cadrage national paraît une bonne chose pour éviter un problème de calendrier entre les départements, la date de fin des demandes arrive trop tôt. De même la limitation à 3 voeux est incompréhensible par rapport à la phase informatisée qui permet le double de voeux. Dans tous les cas, que ce soit pour effectuer un recours sur les résultats des permutations ou pour préparer son INEAT/EXEAT, n’hésitez pas à contacter votre section départementale via un outil dédié.

L’intersyndicale FSU-SNUipp, SE-Unsa, Snudi-FO, SGEN-CFDT, CGT Educ’Action, Sud éducation, SNALC demande la fin du caractère obligatoire des évaluations nationales standardisées et généralisées. Elle dénonce fermement les attaques contre la liberté pédagogique et le métier enseignant notamment par plusieurs annonces du « choc des savoirs ».

Les enseignant·es ne doivent pas être réduit·es à des fonctions d’exécutant·es. Au contraire, la liberté pédagogique, qui consiste à concevoir et adapter les enseignements, est une condition nécessaire à la réussite scolaire de nos élèves. Ils et elles exigent une reconnaissance de leur expertise et professionnalité.

La labellisation des manuels scolaires ne doit en aucun cas conduire à des manuels imposés avec des pédagogies « officielles » imposées. Les enseignant·es doivent rester libres du choix de leurs supports de travail, sous peine d’une déqualification complète de leur métier. Enfin, la généralisation annoncée des évaluations nationales à tous les niveaux de classe est la clé de voûte d’un contrôle généralisé sur l’agir enseignant. L’école ne doit pas devenir une institution aux pratiques uniformisées décidées d’en haut.

Les organisations syndicales FSU-SNUipp, SE-Unsa, Snudi-FO, SGEN-CFDT, CGT Educ’Action, Sud éducation, SNALC appellent à signer massivement cette pétition pour exiger :

  • l’abandon des évaluations nationales standardisées obligatoires ;
  • l’arrêt des mécanismes de pression et de contrôle (pilotage des conseils académiques des savoirs fondamentaux CASF, formation imposée, tout-évaluation, contrôles incessants…) ;
  • le respect de la liberté pédagogique : abandon de toute tentative d’imposition de manuels, y compris au travers d’un processus de labellisation.

De nouvelles économies sur le dos des services publics

Suite à des prévisions de croissance à la baisse, Bruno Lemaire, ministre de l’économie, a annoncé une réduction de 10 milliards d’euros des dépenses. Un choix politique qui va peser sur les politiques sociales, dégrader le service public particulièrement dans l’éducation. D’autres choix budgétaires sont indispensables et possibles. Mais le gouvernement se place contre le pays alors même que les réponses des personnels à la campagne J’alerte, lancée par la FSU-SNUipp, ont montré à quel point la question des moyens pour améliorer les conditions de travail est centrale pour les personnels.

Salaires : aux abonnés absents

Les augmentations des dernières années n’ont pas suffi à gommer l’inflation, ni à rattraper 20 ans de déclassement salarial, pas plus qu’à offrir un niveau de vie digne aux AESH. Pire, le Ministère a proposé un “travailler plus pour gagner plus” inacceptable avec le Pacte. Cet état de fait incontestable ne trouble pas l’exécutif qui, par la voix du Président, avance dans sa volonté de développer la rémunération au mérite. A l’opposé de ce que veulent les personnels : une augmentation immédiate des salaires par la hausse du point d’indice.

“Choc des Savoirs”, c’est toujours non

Si la Ministre a annoncé un recul sur les groupes de niveaux, elle a par contre aussi affirmé que tout le reste était maintenu : labellisation de manuels, modification des programmes, évaluations standardisées systématisées, redoublements et stages de remise à niveau… Toutes ces mesures ne résoudront pas les problèmes des élèves bien au contraire : elles renforcent les inégalités scolaires, exacerbant la question de l’origine sociale dans la réussite à l’École.
Elles constituent aussi de véritables atteintes à la liberté pédagogique des PE qui y voient une perte de sens totale de leur métier en les dépossédant de leur expertise pédagogique
Il s’agit bien au final d’une attaque centrale contre l’école émancipatrice que la FSU-SNUipp défend.

Le Ministère doit entendre

102 alertes sociales en Novembre, plus de 4000 témoignages de souffrances en quelques semaines, une grève très largement suivie le 1er Février, des mobilisations contre la carte scolaire importantes partout en France, un mouvement d’ampleur en Seine St Denis… Il est temps que l’exécutif revienne à la raison et réponde aux revendications des personnels de l’Education Nationale.

La FSU-SNUipp appelle à se saisir massivement du 19 mars et à exiger Des moyens pour un service public d'éducation de qualité 
  • L’annulation immédiate des suppressions de poste
  • Des moyens pour l’inclusion : augmentation des places en ESMS comme en Ulis et un vrai statut pour les AESH
  • La mise en place d’un plan triennal de recrutement pour abaisser les effectifs, sanctuariser les postes de remplacements, reconstituer les Rased/PDMQDC et recruter un nombre d'AESH formés et sous statut à la hauteur des besoins
Du respect pour les personnels
  • Une augmentation de 300 euros net mensuels immédiatement et sans contrepartie pour les PE et les AESH
  • Autoriser les personnels à s’absenter avec traitement pour les RDV médicaux et les obsèques
  • Une redéfinition du temps de travail (prise en compte des 20 min et du travail invisible...) pour en alléger la charge, et aller vers un temps complet pour les AESH
Contre le « choc des savoirs » et pour une autre politique éducative
  • Pour le maintien de la liberté pédagogique : non imposition des manuels, des démarches pédagogiques et abandon des évaluations nationales
  • Pour le droit à 18 demi-journées par an de formation continue choisie sur temps de classe

La journée du 19 mars sera une nouvelle étape de mobilisation pour porter ces revendications. Ensemble, construisons les suites afin que le ministère écoute enfin les personnels des écoles.

Manifestation 19 mars 2024

Passez votre souris sur la région souhaitée pour plus d'informations.

Ce mardi 6 mars, les enseignantes et les enseignants des écoles ayant participé au mouvement inter-départemental ont reçu individuellement par SMS et sur leur messagerie professionnelle le résultat qui les concerne. Et ensuite ?

C’est une des conséquences de la loi de transformation de la Fonction publique, le travail de vérification globale de la régularité des opérations par les élu·es du personnel est rendu plus difficile. Pour autant, les équipes départementales de la FSU-SNUipp sont mobilisées pour accompagner chacune et chacun dans les démarches à entreprendre pour la suite. Syndicat majoritaire dans le 1er degré, et dont la maîtrise des questions administratives n’est plus à démontrer, il peut vous accompagner dans le dépôt d’un recours auprès de l’administration si vous n’êtes pas satisfait·e du résultat de votre participation au mouvement, mais également pour vous accueillir dans votre nouveau département.

En ligne

Le syndicat propose un outil en ligne qui permet de répondre à chaque situation :

  • Le résultat est positif :
    Un formulaire à renseigner permet de recevoir toutes les informations nécessaires pour participer au mouvement dans le département d’accueil. Il permet également d’entrer en contact avec les élu·es du personnel de ce département pour toutes les questions pratiques qui peuvent se poser.
  • Le résultat est négatif :
    Là aussi, un formulaire permet d’obtenir des explications et de contester ce résultat à partir des nouvelles règles de recours. Un accompagnement dans ces démarches sera assuré par les élu·es du syndicat
L’OUTIL EN LIGNE

Enfin obtenue cette année, suite aux mobilisations des retraité·es en 2023, la revalorisation de la pension de base est de 5,3 % au 1er janvier 2024. Cette augmentation correspond à la revalorisation automatique prévue par la loi afin de tenir compte de l'inflation. Mais ces 5,3 % ne compensent pas la détérioration continue de la situation financière, sanitaire et sociale des retraité·es qui ont perdu depuis 2017 au moins 9,1 % de pouvoir d’achat, c'est à dire près de trois mois de pension

En effet, depuis 2017, avec des décisions politiques de gel des pensions ou de revalorisation inférieure à l’inflation, les pensions n’ont augmenté que de 7,9 % quand l’inflation cumulée était de 17 %. Tous les retraité·es ont donc perdu au moins 9,1 % de pouvoir d’achat, c'est à dire près de trois mois de pension. Pour celles et ceux qui ont subi l’augmentation de 25 % de la CSG en 2018, la situation est encore plus alarmante puisque leur perte de pouvoir d'achat s'élève à 11 %, soit quatre mois de pension.

Ce décrochage est amplifié par le fait que les seniors consacrent une plus grande part de leurs dépenses que les plus jeunes à des postes qui ont beaucoup augmenté comme l’alimentation et le chauffage au fioul ou au gaz. Une note de l’Insee indique que la hausse des prix est en moyenne la plus forte pour les ménages dont la personne référente a entre 60 et 74 ans (+5,1 % en 2023, +5,8 % en 2022) et la moins forte lorsque la personne référente a moins de 30 ans (+4,4 % en 2023, +4,2 % en 2022).

Sans compter que le nombre des bénéficiaires du minimum vieillesse (maintenant ASPA ) est passé de 560 000 en 2017, à 700 000 aujourd’hui.

Aussi, le compte n’y est pas sans compter que la santé coûte de plus en plus cher, trop cher. Beaucoup de retraité·es ne pourront se payer une complémentaire santé correcte pour faire face à la fragilisation des services publics, aux dépassements d’honoraires et au doublement des franchises médicales.

Pour défendre les droits des retraité·es et ceux des futur·es pensionné·es, le groupe de neuf, organisations nationales de retraité·es appelle à se mobiliser, à être dans la rue le mardi 26 mars 2024 pour défendre et porter la voix des 18 millions de retraités et retraitées que compte la France.

Ce lundi 4 mars, les parlementaires réunis en congrès à Versailles ont voté la constitutionnalisation du droit à l’IVG suite aux votes favorables de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il était temps, 50 ans après l’adoption de la loi Veil et 6 ans après le premier dépôtde projet de loi pour sa constitutionnalisation.

C’est une victoire à mettre au crédit de toutes celles et tous ceux engagé.es dans le combat féministe dont la FSU est pleinement partie prenante, ce qui démontre ainsi la possibilité de gagner la bataille des idées.

Cette constitutionnalisation de l’IVG est un signal fort en France envers les officines réactionnaires qui combattent encore ce droit, mais aussi à l’international, où des pays comme Malte et Andorre continuent encore de l’interdire, tandis que la Pologne et la Hongrie en ont fortement réduit les conditions d’accès, et, après la décision de la Cour suprême des États unis. 

Cette avancée attend maintenant des traductions concrètes pour sa mise en œuvre, notamment la réouverture des 130 centres IVG fermés depuis 10 ans, la révision du décret sur les sages-femmes, et la création d’un pôle public du médicament pourproduire la pilule abortive.

A l’aube du 8 mars, journée internationale pour le droit des femmes et de la grève
féministe, cette victoire donne de l’élan pour poursuivre les combats pour les droits des femmes et l’égalité femmes-hommes !

Toutes et tous en grève féministe le 8 mars !

Bagnolet, le 4 mars 2024

Les règles douloureuses ou dysménorrhées peuvent, comme toute atteinte physique, avoir un impact significatif sur la qualité de vie des femmes. Elles peuvent entraîner des absences au travail ou à l'école, des limitations dans les activités quotidiennes et des difficultés à maintenir un rythme de vie normal pendant la menstruation. Sujet tabou, les règles restent encore aujourd’hui un facteur d’exclusion sociale.

On estime que jusqu'à 90 % des femmes en âge de procréer souffrent de douleurs menstruelles à un moment donné de leur vie. Parmi elles, environ 20 % à 25 % éprouvent des douleurs menstruelles sévères qui ne sont pas prises en compte alors qu’elles affectent profondément la vie personnelle et professionnelle.

Un pas crucial vers la fin d’une inégalité

Le congé menstruel est une mesure visant à accorder aux femmes le droit de prendre des congés maladies spécifiques rémunérés lors de leurs règles. Cette initiative cherche à combattre la stigmatisation des menstruations et à promouvoir une meilleure prise en charge de la santé et du bien-être des femmes dans la sphère professionnelle.
De nombreux pays et entreprises commencent à reconnaître l'importance de prendre en compte les besoins spécifiques des femmes sur leur lieu de travail.

Une réalité ailleurs ?

Le Japon est l'un des premiers pays à avoir adopté des politiques de congé menstruel dès les années 1940. L'Indonésie a passé le pas en 1948, la Corée du Sud en 2001 et Taïwan en 2013. D'autres pays comme la Chine, l'Inde et la Zambie ont également mis en place des politiques ou envisagent des propositions de congé menstruel. En Europe, l’Espagne l’a mis en place en 2023.
En France, rien n’est encore inscrit dans la loi mais les employeurs sont libres d’instaurer ce dispositif s’ils le souhaitent.
Néanmoins, les études montrent qu'au-delà de mesures légales autorisant le congé menstruel, il est essentiel de déconstruire tous les préjugés et tabous sexistes construits autour des règles. En effet, pour que les femmes s’en saisissent, il faut que celà soit socialement accepté.

Refus du Sénat Français

Dans un récent rebondissement législatif, le Sénat français a rejeté une proposition visant à introduire le congé menstruel dans le code du travail. Le groupe socialiste au Sénat a échoué à faire adopter un texte instaurant dans les entreprises un arrêt de travail pour les femmes en cas de règles douloureuses, face aux craintes de la droite et du gouvernement redoutant les "effets secondaires non désirés" de ce "congé menstruel". La proposition de loi aurait instauré un arrêt d'une durée de deux jours par mois au maximum, sans délai de carence, avec un certificat médical valable pour un an.

Un droit accessible

En Espagne, les grèves féministes massives ont permis entre autres l’obtention de ce congé menstruel. En France il est possible de gagner ce qui devrait déjà être un droit. Avec 62% d’agente dans la fonction publique, la mise en place de ce congé constituerait une avancée en matière de prise en compte de la santé des femmes au travail.

La FSU porte la mise en place d’un congé menstruel qui n’affecte pas les revenus (pas de jour de carence) et qui ne nécessite pas d’avis médical (déserts médicaux, insuffisance de la formation du corps médical…). Elle invite l’ensemble des personnels à se saisir massivement du 8 mars pour le revendiquer

MANIFESTER LE 8 MARS ? RETROUVEZ ICI LES LIEUX DE MOBILISATION
Des disparités salariales alarmantesLes chiffres parlent d'eux-mêmes : les écarts de rémunération entre hommes et femmes restent significatifs. Dans la fonction publique, où l'équité devrait être un principe fondamental, et les grilles indiciaires protéger de potentielles disparités, les réalités sont tout autres :
  • Dans la fonction publique, à travail égal, les femmes gagnent en moyenne 12,3% % de moins que leurs homologues masculins. Cette disparité grimpe à 19 % lorsqu'on prend en compte les temps partiels.
  • Dans le premier degré public, les données sont tout aussi troublantes : le salaire net moyen des hommes PE dépasse celui des femmes de 9% .
  • L'écart des primes entre les sexes est saisissant : il s’élève à 25% .
Ces disparités ne se limitent pas à une tranche d'âge spécifique. Au contraire, dans la fonction publique, elles s'aggravent au fil de la carrière :
  • Les moins de 30 ans subissent un écart de rémunération de 0,8 %.
  • Pour les 30-40 ans, cet écart monte à 7,3 %.
  • Les travailleuses âgées de 40 à 50 ans subissent une différence de 11,5 %.
  • Enfin, pour les 50-60 ans, l'écart atteint un sommet de 13,9 %.

A l'heure de la retraite, les inégalités sont amplifiées, avec des pensions nettement inférieures pour les femmes : une PE qui aurait cotisé uniquement à l’Education nationale partant à la retraite touchera 149 € de moins qu’un PE (218 € d’écart en cas de plusieurs pensions)…

Pourquoi ces disparités ?

Plusieurs facteurs explicatifs existent, mais deux se démarquent particulièrement.

La quotité de travail effectuée par les femmes joue un rôle majeur. Les chiffres révèlent que 10,6% des femmes enseignantes du premier degré sont à temps partiel, contre seulement 3,2% des hommes. Dans une société où la répartition des tâches éducatives et domestiques au sein de la cellule familiale est toujours particulièrement genrée, ce sont souvent ces dernières qui prennent un temps partiel lors de l’arrivée d’un enfant par exemple. . Alors que ces derniers ne représentent que 7% des AESH, ils gagnent donc plus que leurs collègues femmes…

Autre explication : l’accès aux fonctions les plus rémunératrices. Les postes de direction d'école, de remplaçant·es et ceux en éducation prioritaire influencent significativement les revenus par la mise en place d’indemnités. Cependant les hommes sont surreprésentés sur ces postes. Par exemple, 85% des directions non déchargées sont occupées par des femmes. Leur présence diminue à mesure que le temps de décharge augmente. Elles ne représentent, en effet, plus que 63% des directeurs.trices complètement déchargé・es d’enseignement. De même, les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à assurer des remplacements (14% contre 8%). En éducation prioritaire, bien que les femmes représentent 86 % des personnels enseignants, leur part diminue à 85 % en Réseau d'Éducation Prioritaire (REP) et à 82 % en REP+.

Les inégalités salariales persistent alors que le principe d’égalité salariale est inscrit dans la loi depuis 1972. Le profilage des postes ou le refrain du “travailler plus pour gagner plus” avec la mise en place du Pacte, sont des mesures qui accentuent ces inégalités. C’est pourquoi, il est nécessaire de se mobiliser lors de la grève du 8 mars prochain.

MANIFESTER LE 8 MARS ? RETROUVEZ ICI LES LIEUX DE MOBILISATION 

"Missak Manouchian est un peu un héros pour moi, confie Thibault, élève de CM2 de l’école élémentaire des frères Chappe située en REP+ à Saint Etienne. Il a dit cette phrase superbe: ”Vous, vous avez hérité du droit d’être français, nous nous l’avons gagné””. Alors que c’est encore les vacances pour les élèves de Saint Etienne, les CM2 n’ont pas eu de difficultés à se lever tôt pour prendre le bus direction Paris afin d’assister avec leurs enseignants à l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian. Pour Alia, c’est un exemple car “ils se sont battus contre le mal, contre les fascistes”. “Missak a réussi à mener un groupe contre Hitler, renchérit Natissa. Manouchian était le chef de la bande de l’Affiche rouge, ils ont été tués le 21 février 1944, il y a 80 ans” . 

C’est une très bonne chose qu’ils entrent au Panthéon parce que cela montre qu’on peut ne pas être Français et aimer la France autant qu’une personne française”, poursuit Thibault. Guidy, lui, est à la fois triste parce que Missak a été tué par les nazis et rempli de joie car Missak et Mélinée sont réunis au Panthéon. “Avant de mourir, Missak lui a dit de continuer à vivre, de partir à Erevan, la capitale de l'Arménie et d’avoir un enfant. C’est dans une lettre qu’on a étudiée en classe”, précise-t-il. Quant à Djena comme beaucoup de ses camarades, elle n’en revient toujours pas d’être là, à Paris “c’est un grand plaisir, on va s’en souvenir toute notre vie”.

Donner sens à l’histoire

Si les connaissances et les émotions sont nombreuses, cette venue à Paris résulte d’un travail au long cours. Tout a débuté à Leucate lorsque Jérémy Rousset, directeur de l’école maternelle des frères Chappe, assiste à la conférence de Benoît Falaize à l’université d’automne de la FSU-SNUipp: “Notre histoire doit pouvoir être partagée et être partageable auprès des élèves que l’on accueille”. Un déclic qui invite l’équipe pédagogique à se lancer dans l’aventure où les PE font le choix du concret pour être au plus proche des élèves. “On est parti de la plaque commémorative qui est sur l’école indiquant que Marcel Silberberg, enfant de l’école, a été déporté et gazé à Auschwitz, explique Nicolas Kroll, enseignant de CM2. Nous avons mené à la suite un travail de recherche avec différents partenaires: la famille de Marcel, son arbre généalogique, les archives départementales et municipales de la Loire, la visite de la ville avec un nouveau regard, le mémorial de la Shoah ”. 

Une démarche qui a permis aux élèves de donner l’envie d’aller plus loin. Lorsque Laurent Corvaisier, illustrateur, a été invité à réaliser une fresque sur les murs de l’école, les élèves se sont intéressés à cet auteur et ont découvert au travers d’une lecture offerte l’ouvrage “Missak Manouchian, l’enfant de l’Affiche rouge”*. “C'était au mois de juin, se rappelle Natissa. Quatre jours après avoir lu le livre, on entendait à la télé que Missak Manouchian allait entrer au Panthéon. On est allé voir les professeurs et on a demandé si on pouvait y aller. Ils nous ont aidé à écrire une lettre au Président de la République”. A la rentrée de septembre, le projet s’est poursuivi et les enfants ont travaillé sur la Seconde guerre mondiale, les débuts de la guerre et la Résistance.Partir du concret a permis aux élèves de voir les choses d’un œil nouveau, de donner du sens aux apprentissages, de comprendre", explique Nicolas Kroll.

Oser se lancer

Pourtant, “ il y a eu beaucoup d’appréhensions à traiter ces sujets au sein de l’équipe, se rappelle Laétitia Bonneville, directrice de l’élémentaire. Nous avons plein de gamins avec des histoires personnelles lourdes, issus de pays meurtris et qui viennent se réfugier en France pour des raisons diverses”. Mais l'équipe a été bien entourée, notamment par le mémorial de la Shoah et elle a bénéficié aussi du soutien des différents partenaires. “Il s’agit maintenant de poursuivre le travail. Nous envisageons de faire une exposition des travaux des élèves à l’école. Tout est à construire”, rapporte Kevin Sabatier, enseignant, avec un grand sourire pour qui ce voyage est avant tout un voyage d’émotions.

Missak Manouchian, à quelques heures d’être fusillé, n'a aucune haine contre le peuple allemand, précise Jérémy Rousset. Dans la période que nous traversons, la capacité à faire la différence entre un chef, un président ou un dictateur et son peuple gagne à être entendue. Le conflit entre la Palestine et Israël, entre l’Ukraine et la Russie, cette actualité, les élèves la vivent dans leur chair en rentrant à la maison. Que l’école publique puisse donner des filtres et des outils pour décrypter et arriver à penser cette nuance, c’est primordial et superbe”.

*Missak Manouchian , l'enfant de l'Affiche rouge, Ed Rue du Monde

Trouver 10 milliards d’euros

Dimanche 18 février le ministre de l’Économie annonçait un plan d’économie de 10 milliards d’euros pour pallier le déficit de croissance. “Nous avons choisi de réduire les dépenses immédiatement et massivement. (...) L’État se serre la ceinture. » a ainsi annoncé le Ministre.
Le décret publié le jeudi 22 février au matin acte une saignée dont les deux principales victimes sont la transition écologique et l’Education Nationale/enseignement supérieur qui rendent respectivement 2 et 1,5 milliards d’euros.
Si le choix de ne pas creuser la dette peut-être entendu, la volonté politique de l’exécutif de faire peser ce coût de 10 milliards d’euros sur les dépenses est un choix qui appauvrit l’ensemble de la population. Les services publics sont en effet des facteurs d’égalité entre citoyen·nes, garantissant la satisfaction d’un certain nombre de besoins vitaux (se soigner, se chauffer, se déplacer, s’éduquer…). Ils sont, cela a été maintes fois démontré, le seul patrimoine de celles et ceux qui n’en ont pas.
C’est sûr qu’il est plus simple pour l’exécutif de passer par la voie réglementaire pour imposer ce plan de 10 milliards d’euros d’économie. Passer par un projet de loi de finance rectificatif c’est prendre le risque d’avoir un front d’opposition à l'Assemblée nationale ou d’être obligé de dégainer un nouveau 49.3. En termes de démocratie, ce tour de passe-passe fait grincer des dents.

Et dans l'Éducation ?

Pour le premier degré, ce sont 138 millions d’euros de crédits qui seront supprimés pour la rentrée 2024 en annulant la réserve de précaution prévue dans le budget. Il serait pourtant utile d’utiliser ces crédits réellement pour l'École publique, pour améliorer son fonctionnement au quotidien : remplacement des enseignant·es absent·es, amélioration de l’inclusion, baisse des effectifs dans toutes les classes … L'École publique n’a pas besoin de réserves qui ne lui bénéficient pas, ni d’un plan d’austérité qui va encore dégrader l’existant. Cette austérité va nécessairement avoir des conséquences sur les rentrées suivantes et les suppressions de postes pour la rentrée 2025 risquent d’être conséquentes. Interrogé, le ministère annonce que cette annulation de crédits n’aura pas d’incidence sur les réformes engagées par Gabriel Attal. C’est pourtant sur ces mesures qu’il y aurait moyen de faire des économies : port de l’uniforme, labellisation et imposition de manuel au CP, Service national universel, groupes de niveaux au collège … Toutes ces réformes sont coûteuses et ne vont pas résorber les inégalités, voire même, pour certaines, vont les creuser.

D’autres choix sont possibles… et nécessaires !

L’annonce de ces économies est, à juste titre, ressentie comme une provocation et du mépris pour les personnels des écoles. Ces dernier·es témoignent depuis des années de conditions de travail dégradées et se sont mis massivement en grève le 1er février dernier pour exiger notamment plus de moyens et du respect. L’annonce de Bercy est totalement inadmissible aux yeux des agentes et agents et le kit JO arrivé dans les écoles cette semaine a renforcé ce sentiment de mépris.
Pourtant des alternatives de financement existent. Attac, association militant pour la justice fiscale et dont la FSU-SNUipp est membre, lance ainsi une campagne intitulée “super profits, ultra riches, méga injustices”. Elle formule 6 propositions pour financer les urgences sociales et écologiques : imposition des super profits des entreprises, taxation de l’évasion fiscale, rétablissement de l’ISF… Si ces mesures étaient prises, ce sont 60 milliards d’euros qui entreraient dans les caisses de l’État. Soit autant d’argent pour recruter des personnels nécessaires au fonctionnement des écoles, augmenter les salaires, mettre fin aux inégalités salariales femme/homme, renforcer la formation initiale et continue, déployer plus de services publics partout sur le territoire…

La FSU-SNUipp s’oppose fermement à toute nouvelle coupe budgétaire. Elle appelle à se mobiliser massivement le 19 mars prochain pour imposer d’autres choix économiques, plus justes et solidaires mais également lors de la grève féministe du 8 mars pour exiger l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

De nombreuses écoles ont eu la surprise de recevoir cette semaine des cartons contenant à destination des élèves un livret sur les JOP accompagné d'une pièce commémorative de 2 euros. Cette livraison, qui doit être généralisée, est accompagnée d’un mail qui précise qu’il faut attendre “que ce dispositif national soit d’abord officiellement et publiquement annoncé” et qu’en attendant, le matériel doit être stocké “dans un local sécurisé”.
Une fois de plus en totale déconnexion avec le terrain, le ministère signe là une opération de communication qui frôle l'absurde tant sur le fond que sur sa mise en œuvre.
Et cerise sur le gâteau, le livret est cosigné par la ministre des sports et des JOP Amélie Oudéa-Castéra et le ministre de l'Éducation nationale … Gabriel Attal, les livrets ayant été imprimés en décembre.

Un budget conséquent pour une simple opération de communication

Ce qui pourrait simplement prêter à sourire est dans les faits une véritable provocation. Au moment où Bercy annonce des économies drastiques dans les ministères, ce sont 16 millions d’euros qui viennent d’être trouvés et dépensés pour une opération de pure communication auprès des familles des 4 millions d’élèves des écoles élémentaires. Alors que le ministère a été dans l’incapacité de livrer correctement des masques au moment du Covid, les notices de vote lors des élections professionnelles ou bien encore les livrets d’évaluation des élèves de CP-CE1, les grands moyens sont déployés pour acheminer la propagande gouvernementale.

Aucune visée pédagogique à cette opération

Sur le plan pédagogique, le livret qui contient trois discours (E Macron, G Attal et A Oudéa Castera) et des jeux pédagogiques ne peuvent être adaptés aux élèves allant du CP au CM2. Heureusement, les PE n’ont pas attendu la publication de ce livret pour mettre en place des activités autour de l’Olympisme en lien avec la pratique de l’EPS. Une fois encore c’est une marque d’un profond mépris envers les professionnels que sont les enseignant·es. Par ailleurs, le fait même de distribuer de l’argent aux élèves par l’intermédiaire de l’école pose question. Ce n’est pas du rôle de l’école et la valeur d’une pièce de 2€ n’est pas la même qu’on soit issu d’un milieu défavorisé ou d’un milieu favorisé. Certaines familles sont en incapacité de payer leurs factures et bouclent leur budget à l’euro près. Quand certains élèves garderont cette pièce en souvenir, d’autres la donneront à leurs parents pour acheter le pain.

Un message sur l’EPS qui passe à côté des enjeux

Sans compter que le message concernant le sport passe totalement à compter des enjeux qui sont ceux de la démocratisation des activités physiques, sportives et artistiques à travers le sport scolaire. La réalité c’est pourtant que 10% des élèves n’iront jamais à la piscine lors de leur scolarité ou encore que de trop nombreux élèves ne peuvent, pour diverses raisons, bénéficier de l’horaire réglementaire d’EPS pourtant inscrite aux programmes. L’achat même de matériel d’EPS est compliqué pour certaines équipes.
Au lieu de donner une pièce à chaque élève, le ministère serait bien inspiré d’utiliser l'argent public à bon escient : le financement d’une école publique qui garantisse réellement les conditions d’enseignement et de scolarisation permettant la réussite de toutes et tous.

A Paris, le 19 février 2024

Madame Nicole Belloubet
Ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse,
110 rue de Grenelle
75007 PARIS

Objet : Abandon des mesures « Choc des savoirs »

Madame la ministre,

Vous prenez vos fonctions dans un contexte particulier à plus d’un titre. Parmi les motifs de colère des personnels que nous représentons, les mesures du « Choc des savoirs » suscitent une très forte opposition de nos collègues. Cela s’est manifesté dans les mobilisations des dernières semaines (grèves, journées d’actions, rassemblements) mais aussi à travers la pétition intersyndicale qui a déjà recueilli à ce jour plus de 45000 signatures. Par ailleurs, lors du dernier CSE, les principaux textes autour des mesures « Choc des savoirs » ont reçu des avis défavorables et ont été rejetés : les textes sur les groupes de niveaux au collège et en SEGPA n’ont reçu aucune voix pour. La classe de prépa-Seconde pour les élèves recalés au DNB a aussi été contestée très fortement (46 voix Contre et 3
Pour). Le texte sur le redoublement a été rejeté à 57 voix contre (3 voix pour), même chose pour le texte pour la labellisation des manuels, 33 voix contre et seulement 2 voix pour. Un voeu intersyndical avec la FCPE a été voté en début de séance exigeant l’abandon des mesures « choc des savoirs » avec un vote sans appel : 59 voix Pour, 3 Contre et 4 Abstentions.

Les mesures « Choc des savoirs » dessinent les contours d’un projet d’École conservateur et passéiste néfaste pour l’École publique, les élèves et les personnels. Nous dénonçons les fondements de cette politique au détriment des élèves les plus fragiles et socialement défavorisés. Nous nous opposons à ce plan qui :

  • trie socialement les élèves en organisant les cours de mathématiques et de français en groupes de niveau, ce qui va immanquablement accentuer les inégalités scolaires ;
  • remet en cause le droit égal d’accès à la poursuite d’étude pour tous les élèves, principe fondateur de l’École publique, en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en LGT ou LP pour les élèves admis en classe de seconde mais échouant au diplôme national du brevet au lieu de fournir tous les moyens nécessaires pour la réussite des élèves ;
  • désorganise les collèges par la réorientation de l’utilisation de la marge, accentuant encore les inégalités, la détérioration des emplois du temps et la réduction ou la suppression d’enseignements disciplinaires, de dédoublements ou d’options ;
  • va dégrader considérablement les conditions de travail par la grande insuffisance des postes et la surcharge des classes ;
  • remet en cause la liberté pédagogique avec des méthodes, des manuels et des progressions communes imposés ;
  • dépossède les enseignant·es de leur expertise professionnelle notamment par l’imposition d’évaluations nationales standardisées à tous les niveaux.
  • va altérer la confiance en soi ou l'estime soi, augmenter le mal-être de certains élèves alors même que de nombreuses études alertent déjà sur la souffrance des élèves pour de multiples raisons (harcèlement etc...)

Passer en force en publiant ces textes, en dépit de la forte mobilisation des personnels et en niant les votes exprimés au CSE par la communauté éducative serait une provocation qui alimenterait la colère de l’ensemble des personnels mais aggraverait aussi la défiance envers l’institution, ainsi que, plus largement, la crise démocratique.

Madame la ministre, nous défendons l’École publique, l’accès à une culture commune pour tous les élèves, la liberté pédagogique et les conditions de travail de nos collègues, aussi, nous vous demandons l’abandon des mesures « Choc des savoirs » et un investissement massif pour l’École publique et la réussite de tous les élèves.

Veuillez recevoir, Madame la ministre, nos respectueuses salutations.

MUSÉE – SAINT-ÉTIENNE: La mécanique de l’art

La nouvelle exposition permanente du Musée d’art et d’industrie de Saint-Etienne propose de revisiter ses collections sous l’angle « replacer l’art au cœur de la mécanique », renouant avec l’idée originale de cette institution : proposer un véritable modèle esthétique pour inspirer les industriels et ouvriers de la région, aux sources du design. Machines aux bobines endiablées, modèles haute couture, tableaux tissés, peintures anciennes, instruments, mobilier rappellent les savoir-faire et les mécaniques au service du beau, de l’art. De la mécanique de l’art à l’art de la mécanique.
MUSÉE D’ART ET D’INDUSTRIE, SAINT-ÉTIENNE.

EXPO – PARIS: Lego à gogo

Alors que nous sommes nombreux et nombreuses être encore aux prises avec le montage délicat de certaines constructions de Lego arrivées avec le Père Noël, une exposition à un million de briques devrait ravir les amateurs et les amatrices. Nathan Sawaya, connu pour sa fascination des petites briques depuis l’enfance, réinterprète l’histoire de l’art avec la reproduction de tableaux des grands maîtres comme Vinci, Klimt, Much, Rodin et laisse libre cours à sa créativité comme avec un impressionnant T-Rex géant, une installation musicale hypnotisante habitée par 250 crânes. Le célébrissime jeu danois dans tous ses états ! JUSQU’AU 3 MARS 20204

JUSQU’AU 3 MARS 202EXPO – DRAGUIGNAN: 2024, c’est du sport !

Si la perspective des Jeux olympiques nous permet d’en revisiter la version antique, que savons-nous du sport sur d’autres périodes de l’histoire ? Le voyage à travers les siècles proposé à Draguignan entraîne le visiteur d’Olympie aux tournois de chevaliers, aux défis remportés par Ulysse aux jeux de cirques romains, aux Etrusques à la joute entre Philippe de Valois et Edouard III d’An-gleterre… Armures, sculptures, bas-reliefs, vases, manuscrits, lampes à huile, une col-lection d’objets pour raconter l’histoire du sport jusqu’à la Renaissance, parlant des guerriers comme des jeunes paysans, de la course à pied comme des jeux de balles.
JUSQU’AU 24 MARS 2024, DÉFIS ET SPORT, HÔTEL DÉPARTEMENTAL DES EXPOSITIONS DU VAR, DRAGUIGNAN

Interview Emmanuelle Martinat-Dupre

Responsable scientifique du Musée de l'illustration jeunesse à Moulins (Allier)

POUVEZ-VOUS NOUS PRÉSENTER PHILIPPE CORENTIN ?

Arrivé à l’illustration dans les années 80, après des débuts dans la presse, il disait « n’avoir rien inventé », « avoir piqué çà et là à Doré, Rabier, Calvo, Dubout et d’autres ». Il voulait proposer des histoires pour que les enfants ne s’ennuient pas, suggérant même de leur lire des histoires plutôt le matin, pour les réveiller que pour les endormir le soir. Il avait le génie de la mécanique de l’humour, de la relation texte-image. Provocateur, il traite dans ses premiers ouvrages de sujets tels que la chasse ou le machisme, avec ironie et même au-delà du second degré !

COMMENT L’EXPOSITION MET-ELLE EN SCÈNE SON UNIVERS ?

On commence par les premiers ouvrages, avant l’école des loisirs, on insiste sur ses talents de réalisateur/metteur en scène/cadreur/, avant d’aborder certains thèmes récurrents dans son œuvre : les doubles, les demoiselles, l’amitié, la gourmandise, la lecture… La scénographie s’inspire de l’univers de Corentin : lumières, couleurs, objets, mais aussi typographies, citations. À chaque visiteur son propre accès à son œuvre.

QU’EST-CE QUE SES PERSONNAGES, SON HUMOUR, APPORTENT AUX ENFANTS ?

La force de Corentin est de faire des enfants ses complices. C’est un ressort génial : il leur annonce quelque chose et ils voient autre chose. C’est comme s’il voulait les prévenir : attention, jeu de dupes, on va bien rigoler ! Il joue aussi sur l’inversion des valeurs, le détournement des archétypes dans la littérature jeunesse. Il propose ainsi une merveilleuse école de la clairvoyance. Corentin se met à la portée de l’enfant lecteur. Et il lui propose du réconfort et de la réjouissance : la lecture, l’amitié, les desserts… Et tout ça, c’est tellement bon !

Exposition la plus mieux

RÉVISION DES TEXTES

LES PROGRAMMES seront révisés autour de repères de progressivité et d’objectifs annuels. Le Conseil supérieur des programmes devrait rendre ses préconisations au printemps 2024 afin que les nouveaux programmes de maternelle CP, CE1 et CE2 soient mis en œuvre dès la rentrée 2024. Ceux de CM1/CM2 s’appliqueront à la rentrée 2025.
CE2 : lire un texte de 1 000 mots chaque semaine.
CM1 : lire un texte de 120 mots à voix haute chaque jour.
CM2 : produire deux textes d’invention de 20 lignes chaque mois.
Le ministère de l'Éducation nationale préconise d’anticiper l'apprentissage des fractions et des nombres décimaux : une découverte concrète et imagée au CE1 et un apprentissage de ces deux notions dès le CE2. Il souhaite également introduire la notion de probabilité dès le CE2.
Depuis 1995, aucune génération d’élèves n’a pu vivre complètement sa scolarité sans être bousculée par une réforme des programmes. Leur incessante remise en cause déstabilise le travail des PE qui vont devoir une nouvelle fois s’adapter dans l’urgence. La mise en place d’attendus en cours et en fin d’année balaie d’un revers de main et sans aucun bilan l’enseignement par cycle et porte atteinte à la liberté pédagogique. Donner du temps aux apprentissages est abandonné comme si tous les élèves apprenaient de la même manière au même moment.

LE SOCLE COMMUN sera réorganisé autour de quatre familles de compétences : mathématiques, français, psychosociales et culture générale.
Jusqu’à présent, le contenu du socle commun était divisé en cinq domaines d’apprentissages et ne se définissait pas comme une liste de compétences à acquérir. Il fixait les grands principes d’une culture scolaire commune pour l’école primaire et le collège avec des acquisitions progressives tout au long des cycles. Le ministère abandonne ce principe et par là même la conception d’une école ambitieuse pour tous les élèves.

REDOUBLEMENT, STAGE DE RÉUSSITE, AIDE PERSONNALISÉE

Le ministère souhaite sortir d’une doctrine du passage systématique en classe supérieure avec un passage « sous condition ». Les PE pourront prescrire des stages de réussite, de l’accompagnement personnalisé, du tutorat, le redoublement pour un élève en difficulté. Un élève de CP ne maîtrisant pas la lecture en fin d’année redoublera son année dans le cadre d’un parcours adapté (classe à deux niveaux, aménagements horaires). Si l’accord de la famille doit être recherché, l’équipe pédagogique est décisionnaire.

La multiplication des prises en charge individualisées et hors la classe n’a pas permis de lutter efficacement contre la difficulté scolaire. En annonçant que les PE seront décisionnaires en cas de redoublement, le ministère essaie de flatter la profession mais elle n’est pas dupe. La recherche a montré l’absence d'effets positifs durables du redoublement sur la scolarité et des effets négatifs sur le parcours scolaire de l’élève. Il demeure très inégalitaire socialement concernant notamment les élèves issus des milieux défavorisés. Pour répondre aux difficultés des élèves, les PE ont besoin de moyens supplémentaires (formation de qualité, PE spécialisés, PDMQDC, baisse des effectifs…)

LABELLISATION DES MANUELS

Des manuels en français et en mathématiques seront labellisés dès la rentrée 2024 pour les classes de CP et CE1 et en 2025 pour les CE2, CM1 et CM2.
Jusqu’à présent, les PE avaient la liberté de choisir les supports d'apprentissage pour mettre en œuvre les programmes. Une liberté pédagogique affirmée dès 1880 par le ministre Jules Ferry et le directeur de l’enseignement Ferdinand Buisson : « Cet examen en commun deviendra un des moyens les plus efficaces pour former à l’esprit pédagogique des enseignants [...], pour les accoutumer [...] à prendre eux-mêmes l’initiative, la responsabilité et la direction des réformes dont leur enseignement est susceptible ». Le ministère limite les choix et les options pédagogiques donnant le signe que les PE ne seraient pas suffisamment experts pour choisir les supports les plus appropriés à leur classe. En 2016, la recherche « Lire-écrire au CP » a pourtant montré que le choix des manuels avait moins d'importance dans les apprentissages des élèves que les savoir-faire des PE.

INSTRUMENTALISATION DE PISA

Le 5 décembre dernier, les résultats de la dernière enquête internationale Pisa* étaient rendus publics. « Une baisse sans précédent » titraient les médias, témoignant des conséquences de la pandémie sur les résultats des élèves. En France, la moyenne en mathématiques baisse de 21 points et est la plus basse depuis les années 2000. Le score en compréhension de l’écrit perd 19 points depuis 2018 tandis qu’il est stable en sciences. Mais la baisse des résultats des élèves français s’avère comparable à celle des autres pays. Une donnée passée sous silence par Gabriel Attal à l’annonce de la réforme, qui a cherché alors qu’il était rue de Grenelle à instrumentaliser Pisa, à grand renfort de communication, pour présenter et justifier son « choc des savoirs ». Des recettes dépassées qui vont à l’encontre des préconisations Pisa. En effet, l’OCDE - Organisation de Coopération et de Développement Economiques - défend, de longue date, la non pratique du redoublement, et alerte sur la mise en place de groupes de niveau qui peuvent stigmatiser les élèves et accroître les écarts de performance. Elle conseille de renforcer la formation initiale et continue des PE qui se sentent mal préparés face à l’hétérogénéité et aux difficultés des élèves. Les résultats des élèves français demeurent très corrélés aux inégalités sociales et la France reste l’un des pays où ces dernières pèsent le plus. En mathématiques, les élèves des milieux les plus favorisés obtiennent un score supérieur de 113 points à celui de ceux issus des plus défavorisés, surreprésentés en filière professionnelle. Autant de faits que la rue de Grenelle s’évertue à ignorer

Il aura donc fallu un mois de déclarations mensongères et polémiques d’Amélie Oudea Castera pour que le Président Macron accède à la demande de la profession et de la FSU SNUipp de la remplacer en restaurant le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse.

Ce ministère de plein exercice, le syndicat le réclame depuis la mi-janvier et cela n’aura abouti qu’à une perte temps considérable significative du mépris présidentiel pour un ministère au bord de la rupture. Ce long mois dont le point d’orgue a été la forte mobilisation du 1er février restera significatif de la perte de confiance des personnels envers un pouvoir politique hors sol.

Il y a urgence pour les conditions de travail

Depuis plusieurs mois, la colère gronde dans les écoles publiques et la profession est mobilisée pour que les choses changent.

Inclusion sans moyens, non remplacement, effectifs, droits des personnels bafoués, fermetures de classes … mais aussi absence de véritable reconnaissance salariale sont autant d’éléments qui provoquent mal être et souffrance au travail et qui nécessitent des moyens en création de postes et en revalorisation. Nicole Belloubet, nouvelle ministre de l’Éducation Nationale et de la jeunesse devra y répondre et très vite.

Une opposition unanime au “choc des savoirs”

Ce mal être est accentué par la volonté de mettre en place « à marche forcée » le "choc des savoirs" qui constitue une remise en cause fondamentale de la professionnalité enseignante mais aussi des objectifs de l’école publique. Enseignantes et enseignants, parents d’élèves, chercheurs, personnels de direction, corps d'inspection… l’ensemble de la communauté éducative s’oppose à ce “choc des savoirs” et l’a fait savoir en votant contre les décrets présentés lors du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du 8 février. Personne ne veut de ce tri social organisé.

Il faut entendre raison. Gabriel Attal et Nicole Belloubet seraient bien inspirés de tenir des expériences récentes qui ont une nouvelle fois démontré que l’on ne réforme pas contre les enseignantes et enseignants. Renouer un véritable dialogue avec la profession et les organisations syndicales représentatives est donc indispensable.

Un autre projet pour l’Ecole publique

Quelle que soit la valse des ministres, la FSU-SNUipp continue de défendre sans relâche un projet émancipateur pour tous les élèves et la nécessité de moyens conséquents pour améliorer les conditions d’exercice des personnels de l’Éducation Nationale particulièrement mises à mal.

Pour regagner la confiance des enseignantes et enseignants, ainsi que des AESH, la ministre Nicole Belloubet devra leur donner des gages. Avec la profession, la FSU-SNUipp exige des actes.

Avec 40% de grévistes en moyenne dans le premier degré, les PE ont montré leur détermination face à un gouvernement qui refuse de les entendre.
Avec 300 manifestantes et manifestants à Annecy ou Epinal, plus de 1000 à St Brieuc, Poitiers, Nice et Besançon, 3000 à Nantes, 4000 à Toulouse et Marseille ou encore 15000 à Paris, les enseignantes, enseignants et AESH ont été nombreuses et nombreux à faire entendre leur colère face à une ministre qui s’était discréditée dès ses premières prises de parole en attaquant l’école publique, laïque et gratuite.
Si cette dernière a été remplacée, cela n’enlève rien aux raisons profondes de la colère.

Alors que les cadeaux au privé sortent au grand jour, c’est bien l’abandon de l’école publique, de ses élèves et de ses professionnels qui est au cœur de la mobilisation.

Inclusion sans moyens, non remplacement, effectifs, droits des personnels bafoués… mais aussi absence de véritable reconnaissance salariale sont autant d’éléments qui provoquent mal être et souffrance au travail et qui nécessitent des moyens en création de postes et en revalorisation.
Ce mal être est en plus accentué par les annonces du choc des savoirs qui sont une remise en cause fondamentale de la professionnalité enseignante mais aussi des objectifs de l’école publique en poursuivant la mise en place d’une école encore plus inégalitaire. La FSU-SNUipp, porteuse d’une ambition pour tous les élèves, quelles que soient leurs origines sociales, appelle à se mobiliser pour mettre en échec cette école qui fera réussir différemment les élèves en fonction de leurs origines sociales. Elle porte donc, avec 5 organisations syndicales, une grande pétition nationale pour y parvenir.

Localement, nationalement : poursuivre la mobilisation

La FSU-SNUipp avait lancé l’alerte dès le mois de Novembre.
Elle a appelé à la grève le 1er février autour d’une plateforme revendicative exigeant des moyens, du respect et l’abandon du choc des savoirs… Faute d’être pour le moment entendu, le syndicat continue à mobiliser.

Dans de très nombreux départements des rassemblements se tiennent, notamment à l’occasion des instances de cartes scolaires (CSA et CDEN). Dans ces réunions, les représentantes et représentants syndicaux portent la parole des personnels qui se sentent méprisés et en souffrance. Parfois ils et elles font le choix de ne pas siéger ou de les quitter quand leurs revendications ne sont pas entendues.

Le syndicat invite en outre l’ensemble des personnels à écrire à leurs parlementaires pour exiger un collectif budgétaire et dégager des moyens pour une autre politique éducative.

D’ores et déjà, il appelle à se saisir du 19 mars, journée de mobilisation interprofessionnelle pour maintenir la pression et obtenir satisfaction.

Les résultats de cette enquête renforcent le syndicat dans sa campagne pour imposer d'autres choix budgétaires et éducatifs : il apparaît en effet que les personnels ne sont satisfaits ni de l’un ni de l’autre !
Les conditions de travail dégradées telles qu’elles le sont actuellement dans l’Éducation nationale induisent de véritables risques psycho-sociaux pouvant entraîner de la souffrance, un sentiment de travail empêché et une perte de sens du métier.
Le ministère ne doit plus fermer les yeux face au mal-être et au manque de reconnaissance des professeurs des écoles et AESH.

Les détails de l’enquête

 Cette enquête aborde les thèmes suivants : environnement de travail, relations sociales dans le cadre professionnel, rémunération, perspectives de carrière, conciliation vie professionnelle et vie personnelle, sens associé au travail. Des points sont communs avec d’autres enquêtes menées en population générale et permettent de comparer les réponses des personnels de l’Education Nationale avec l’ensemble des Français·es. Chaque point est évalué sur une échelle de 0 (pas du tout) à 10 (tout à fait).

Satisfaction professionnelle et conditions de travail 

Comme pour l’enquête précédente, la satisfaction professionnelle des personnels de l’EN reste inférieure à celle des Français·es en emploi. Ils et elles attribuent la note moyenne de 5,9 (6 en 2022) alors qu’elle est de 7,3 pour l’ensemble des Français et Françaises en activité. Dans le premier degré, cette note est un petit peu plus élevée (6,3 pour les directeurs et directrices partiellement déchargé∙es, 6,4 pour les déchargé∙es à temps complet et 6,1 pour les enseignant·es adjoint·es), à l’exception des enseignant·es remplaçant·es (5,6).

Concernant l’évaluation de leurs conditions de travail, il y a peu d’évolutions. Les personnels de l’EN, tous degrés confondus, attribuent la note moyenne de 4,8 à leurs conditions de travail, 2,9 à leurs perspectives de carrière et 3,3 leur satisfaction quant à leur rémunération. Les chiffres sont quasi identiques pour les personnels du premier degré. Les personnels de l’EN sont globalement insatisfaits de leurs perspectives de carrière (possibilités d’avancement, de promotion et de rémunération) : 62% attribuent une note comprise entre 0 et 3.$

La rémunération est également une source d’insatisfaction forte. 57% des personnels de l’EN attribuent une note entre 0 et 3.

Parmi 13 domaines d’amélioration proposés dans l’enquête, les 5 qui arrivent en tête sont le pouvoir d’achat, la charge de travail, l’aménagement des fins de carrière, les perspectives de carrière et la santé au travail.

Quel que soit le degré de satisfaction général dans leur métier, 58% des personnels ont choisi le pouvoir d’achat en premier et 49% la charge de travail.

Vie et métier 

Bien que les personnels de l’EN considèrent plus souvent que les autres cadres que leurs horaires de travail sont en adéquation avec leur vie personnelle, cet avantage s’est réduit entre 2013 et 2019. La satisfaction concernant le temps accordé à la vie personnelle est en légère baisse à 5,3 (5,7 en 2022) et toujours inférieure à la satisfaction déclarée par la population générale (6).

AESH 

Les AESH se disent plus satisfait∙es de leur travail que les autres personnels de l’EN avec une note moyenne de 7,1 (contre 5,9). Ils et elles sont satisfait∙es de leur vie et de la valorisation de leur métier dans la société. Ils et elles ont un sentiment positif vis-à-vis de leur environnement de travail, du respect des élèves à leur égard et des relations au travail. Mais, les AESH sont insatisfait∙es de leur rémunération et de leurs perspectives de carrière (2,1 et 2,9/10)

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