EDITO 1 nov 2020 : Choyons sérieux

10-11-2020

Ordres, contre ordres, annonces contradictoires, ou comment ruiner la confiance des familles dans l’école et déstabiliser une nouvelle fois les enseignant·es.

Ordres, contre ordres, menaces, tout y est dans les nouvelles injonctions de Blanquer prises au nom de la sécurité nationale qui a bon dos. Alors que plusieurs organisations syndicales demandaient un report de la rentrée d’au moins une journée, report nécessaire à la fois pour préparer l’hommage à Samuel Paty, et la mise en œuvre du nouveau protocole sanitaire, et comme si la période n’était pas suffisamment anxiogène, le Ministère de l’éducation nationale en rajoute une couche en imposant tout d’abord une rentrée à 10 heures le 2 novembre, puis en envisageant vendredi matin le report d’une journée, et enfin en annonçant ce même jour à 18h00 que la rentrée aurait lieu lundi à l’heure habituelle ! Non seulement on dénie aux équipes enseignant.es la possibilité de se réunir pour un temps d’hommage à leur collègue, mais en plus on leur a fait perdre leur temps, pourtant rare et leur énergie, pourtant précieuse, pour rien ! lIRE la suite



Les directrices et directeurs après avoir consacré une partie de leurs vacances à informer les familles et à organiser, avec les collectivités locales, l’accueil des élèves jusqu’à 10 heures lundi matin, apprennent vendredi soir qu’il va leur falloir maintenant envoyer de nouvelles informations, contredisant les premières, aux familles et aux communes !

Les collègues, les directrices et directeurs nous font part de leur consternation, mais aussi de leur colère et de leur très grande lassitude à être ainsi traité.es : Devant les parents ils et elles ont la sensation de passer au mieux pour des pions, au pire pour des incompétent.es !

Plus grave encore, c’est le service public d’éducation qui est méprisé et qui voit son image et sa crédibilité dégradées par ces changements incessants traduisant une incompétence et un amateurisme qui ne saurait être imputés ni aux enseignant.es ni aux services, mais bien à la hiérarchie de l’Éducation Nationale au plus haut niveau ! Une fois de plus ce ministre nous méprise, et il jette une fois de plus le discrédit sur l’ensemble de notre profession. Il est responsable de l’état d’anxiété et de la colère de la profession. C’est choquant et révoltant, et cela dépasse l’entendement ! Au vu des conditions intenables de cette rentrée scolaire, nous exigeons que JM Blanquer tire toutes les conséquences de sa gestion calamiteuse de l’école et remette sa démission. Le SNUipp-FSU 37, en confiance et avec bienveillance, ne s’y opposera pas.

En attendant, lundi matin c’est nous qui serons une nouvelle fois au charbon. Nous appelons tous et toutes les collègues à s’emparer de ce lundi 2 novembre et de l’organiser à leur convenance. Voici quelques conseils :

    Pas de modification des horaires ou des organisations des récréations : on n’a pas eu de temps pour en discuter en équipe
    Pas de déménagement des salles de classe : on n’a pas eu de temps pour le faire
    Pas d’édition d’attestation de déplacement par les directeurs et directrices : cela va à l’encontre de la simplification des tâches de direction
    En cas de collègues absent-es pas remplacé-es : pas d’accueil des élèves de la classe puisqu’il faut éviter le brassage des élèves
    Hommage à Samuel Paty : chaque équipe fera ce qui lui semble opportun, adapté à l’âge des élèves, et faisable dans les circonstances, et quand cela lui sera possible de le faire.
    En cas de pression de la hiérarchie, demander à ce qu’ils vous mettent leur demande par écrit, et appelez-nous dès que possible.

En 15 jours et deux attentats, nous sommes passés du statut de « héros » à paillasson de la République. N’oublions jamais que les incompétents sont au sommet et non dans les écoles.

La FSU appelle les personnels à se saisir de tous les moyens d’action pour organiser un hommage à la hauteur, faire valoir leurs droits et assurer leur sécurité.



Par ailleurs, les organisations syndicales SNUipp-FSU, SE-UNSA, SNUDI-FO, SGEN-CFDT, CGT-Educ’Action, SUD-Education ont déposé auprès du ministère de l’Éducation nationale une alerte sociale pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire par le ministère qui dégradent les conditions de travail déjà largement détériorées, conduisant à une surcharge de travail et à une mise sous pression intenable pour l’ensemble des personnels dont les directrices et directeurs d’école, épuisés et exaspérés.


Paul AGARD

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